On coule la dalle et on démarre la structure
Une fois l’armature posée, c’est une seule journée pour couler la dalle de béton, la lisser et la protéger. Bon travail par notre contracteur, à l’heure, fiable et bonne communication (JB Finition de Béton, d’Orford). On a mis du 32 MPA partout, car bien qu’on aurait pu mettre moins côté maison (dalle de 10″ d’épaisseur), ce n’est pas pratique de changer en cours de coulée. On doit attendre 3 jours avant de travailler dessus, mais comme cela tombe la fin de semaine, on reprendra le lundi sans problème. On va préparer le plancher, donc les charges seront faibles.








En attendant, on couvre la dalle avec un polythène, après l’avoir bien arrosée. Bien que l’automne est doux et souvent ensoleillé, les premiers jours après la coulée sont nuageux, frais, et sous le polythène, la dalle reste humide. Chaque jour, Wendella revient arroser les côtés relevés par nos ouvriers pour réhumecter la dalle (la noyer, en fait). On fait çà plus de 3 semaines, la dalle reste bien noire, sans aucune fissure, super réussie. Wendella est maniaque avec sa dalle, donc tous les travaux qui suivent (ci-après) sont fait sur le polythène, ce qui rend les choses un peu glissantes, mais bon, belle cure, tout de même.
Pendant ce temps, notre charpentier et ses assistants posent la lisse basse (un 2×12 » tout le tour de la dalle) avec des visses de type Tapcon. Nous avons évité de mettre des ancrages avant la coulée, car après il devient à peu près impossible d’aligner des murs préfabriqués et de pré-percer des trous exactement vis-à-vis des ancrages. Après bien des discussions ardues, nous avons convaincu notre ingénieure d’utiliser des ancrages chimiques post-coulée de béton (plus à ce sujet dans notre article « Montage-au-sol » ). Les ancrages permanents seront posés plus tard. Nos charpentiers étalent ensuite toutes les poutrelles préfabriquées sur les lisses (des poutres temporaires sont installées au milieu, simulant les murs du premier sur lesquels les poutrelles doivent reposer par la suite). On construit donc le plancher du deuxième étage (le premier selon qu’on est en France ou au Québec) directement au sol. Les poutrelles sont contreventées en formant des blocs qui seront ensuite soulevés indépendamment. Un contreplaqué d’extérieur (Stabledge) est ensuite collé (colle sans COV) sur les poutrelles, et vissé. Avec la languette du Stabledge, tout cela permet d’éviter les couinements et grincements du plancher par la suite. On a ainsi un bloc de plancher mezzanine, un pour la chambre Est et salle de bain, un pour la chambre Ouest et un pour le garage.
Sur le coup, on a l’impression d’avoir une grange à bétail. Moi-même, en regardant le trou de l’escalier, je me mets à penser qu’il n’y a pas assez de hauteur pour monter l’escalier (j’avais juste oublié le mur du deuxième qui fait jusqu’à 10′ (3,3m) une fois installé. Pas fort…






Une fois le plancher réalisé, l’équipe du charpentier construit un mur temporaire au centre de la partie maison, car sans les murs préfabriqués, nous ne pouvons installer la poutre faitière (voir les photos plus bas). Ce faux mur au milieu de la maison permet d’installer les fermes de toit, appuyées sur les côtés des planchers (des petits murets ont aussi été construits pour simuler le haut des murs extérieurs que nous aurons au 2e étage) et rejoignant la future poutre de faite. Nos ouvriers peuvent alors installer le contreplaqué Stabledge sur les fermes de toit pour former la toiture. Dans ce cas-ci aussi, nous installons en sections, de façon à pouvoir lever le toit par morceaux, car il serait impossible de lever tout le toit d’un coup.
Nous avons utilisé un contreplaqué d’extérieur autant pour le plancher qui sera à l’intérieur que pour le toit parce qu’il peut être exposé à la pluie quelques semaines durant la construction sans gonflement (par exemple la languette sur les bords ne gonfle pas donc on peut embouffeter les panneaux sans avoir à sabler – d’où le nom « stable edge ». Un autre avantage est qu’il n’y a presque pas de COV dans ces panneaux, nous qui essayons de réduire toutes les sources de pollution future à l’intérieur de la maison, en n’utilisant que des matériaux sans colles ou produits chimiques toxiques (sans COV).
Technique du montage au sol – plancher et toiture
Sur les photos, on a l’impression au début qu’on a une grange pour les animaux, tellement la maison semble basse. C’est que nous avons choisi de monter les planchers et le toit en modules au sol, sur la dalle, pour faciliter le travail. L’article « Montage-au-sol » explique la technique et montre de nombreuses photos de cette technique.














Une fois que tout est prêt, on coordonne la livraison des murs avec l’usine qui les a préfabriqués. On commence d’abord par enlever tous les planchers et le toit par module de la dalle, et on place tout cela sur les côtés, où on trouve de la place. Pas facile. Le terrain n’est pas si grand (sans les arbres).
L’usine nous livre ensuite les murs intérieurs en 2×4″ du premier étage qui seront porteurs, puis ceux du 2e étage. Avec une grue, on place d’abord tous les murs intérieurs structuraux (2×4″) du premier étage sur la lisse basse, aligné sur son côté intérieur. Tous les joints de ces murs sont scellés avec une membrane 3M en usine, mais en les posant, on place un joint de scellant acoustique sur chaque face, pour s’assurer une étanchéité à l’air partout. On scellera ensuite avec la membrane 3M tous les joints entre les murs une fois qu’ils seront posés. Ainsi, pas le moindre souffle d’air ne devrait passer au pied des murs, ni entre eux, ni au-dessus. La maison doit être parfaitement étanche à l’air.
Les murs sont contreventés au fur et à mesure qu’ils sont installés et fixés rigidement. Opération délicate, on doit maintenant installer une poutre en bois lamellé (Nordic Lam) de 10m de long qui va soutenir tout le plancher de la partie mezzanine. On installe ensuite les planchers de poutrelles préparés sur le dessus de ces murs du premier étage et on les fixe avec des visses structurales.
Deux jours plus tard, on reçoit les murs en 2×8″ qui, eux, sont plutôt verticaux, c’est à dire qu’ils vont couvrir les murs 2×4″ du premier et du deuxième, et le plancher entre les deux, isolant le tout et cachant toutes les jonctions, éliminant tous les ponts thermiques. On démarre donc leur installation, prenant bien soin de
- mettre du scellant acoustique sur toutes les faces
- de bien contreventer chaque mur sur le plancher du 2e étage
- d’assurer le départ et l’arrivée des murs par rapport à ceux du premier étage, et leur horizontalité.
À cette étape, on s’assure que tout est bien solidement fixé, car on va maintenant remettre les éléments du toit sur ces murs, mais il faut auparavant installer la colonne faitière, un haute colonne dans le mur sud, qui va supporter un poutre de 10 m de long et supporter toute la partie cathédrale du toit.
Voici la coupe type de notre mur de maison. Il comprend deux parties. À l’intérieur, on a un mur porteur (structural) construit en 2×4″ (5x10cm) isolé en laine de roche, enveloppé d’un contreplaqué d’un demi pouce à l’intérieur pour le contreventement, et d’un demi à l’extérieur, comme pare-vapeur et pare-air, avec tous les joints scellés. À l’intérieur de ce mur, on aura deux rangs de fourrures pour former une cavité de service pour les fils électriques et possiblement la tuyauterie d’eau, et comme couche de finition un gypse d’un demi.
De l’autre côté, on a un mur de 2×8″ rempli de laine de roche isolante, puis couvert d’un ECO4 de 1,5″ pour couvrir tous les clous et joints, éliminant les ponts thermiques. Finalement, cet assemblage est couvert d’un pare-intempérie résistant à l’eau et l’air, mais respirant à la vapeur. On obtient une isolation totale de On obtient une isolation de R46 ou RSI 8,15. Prêt pour les hivers québécois.

La dalle est isolé par 10″ d’EPS soit R40, et les côtés de la dalle par 8″, soit R32. Aussi très isolé par rapport aux demandes du code canadien du bâtiment.
Voici un exemple de revêtement en bardeau de cèdre gris Cape Cod. On aura quelque chose de similaire, avec cadres de fenêtres blanc mais toit métallique brun foncé.

Discover more from ma-presque-passivhaus.fr
Subscribe to get the latest posts sent to your email.
0 commentaire