Les travaux intérieurs
Après avoir réussi le test d’infiltration sur l’enveloppe (voir notre article http://nous-avons-reussi-critere-passivhaus-a-letancheite-a-lair-atteint), nous avons pu porter nos efforts sur l’intérieur de la maison. Nous étions juste avant Noel, l’enveloppe était complètement fermée, et une petite chaufferette de chantier suffisait à tenir la maison au chaud. Bien qu’assez conventionnels, plusieurs choix étaient guidés par notre orientation passivhaus. Sans entrer dans le détail ici, nous essaierons de référer à des articles plus techniques (à venir) les points saillants de nos choix ayant affecté les travaux intérieurs.
Durant les fêtes de fin d’année, notre poseur de gypse a installé les panneaux (gyproc) partout dans la maison (2 gars, environ 5 jours et demi, incluant dans la zone cathédrale). Impressionnant de voir des experts bouger aussi rapidement. On a utilisé des panneaux de 4’x8′, 4’x10′, 4’x12′ et 4,5′ x 9′, selon les endroits et la hauteur du plafond, pour simplifier le travail et diminuer le nombre de joints.
Pose du gypse sur toutes les surfaces
Deux personnes, 5 jours et demi pour la pose du gypse dans toutes la maison. Comment tenir un panneau de 4′ x 12′ tout en vissant d’une main !!!.
Joints de plâtre et sablage
Un gars monté sur des échasses pendant deux semaines a fait tous les joints. (enfin, le soir il n’était pas sur ses échasses – j’espère)
Peinture de toutes les surfaces
Peinture sans COV bien entendu. Mais je voulais diverses couleurs. Wendella ne voulait que du blanc. Finalement, on a 3 sortes de blanc. L’art du compromis.
Pose du plancher en 2,5 jours sur les 2 étages
Je voulais des matériaux naturels. Wendella préférais le vinyle plus facile d’entretien. On a finalement trouvé des vinyles très bas en COV certifiés « greenscore », résistants à l’eau. Un bon compromis. Apparence du bois.
Installation de la cuisine en 2 jours
On a dû se plaindre aux installateurs car la dernière journée ils ont vraiment été lents, ce qui a doublé le prix de l’estimé. Finalement ils ont enlevé 1800$ du prix sous la pression de notre cuisiniste qui les avait recommandés et qui trouvait aussi cela exagéré. Armoires et peinture sans COV bien sûr. Pour la peinture sans COV, elle s’étend mieux mais résiste moins bien qu’une peinture conventionnelle. Le cuisiniste a dû reprendre certains morceaux. Cabinets et portes aussi sans COV. Comptoirs en Dekton.
En parallèle, pose des tuiles dans les 3 salles de bain
Notre poseur, Alain, minutieux, a pris 7 semaines de 4 jours pour faire la préparation, poser les tuiles murales et de plancher, et aussi faire la finition de gypse des cadres de toutes les fenêtres.
Pose de l’escalier et de la rampe vitrée de la mezzanine
Une demie journée à 2 hommes et le reste à une personne. L’escalier sur poutre centrale est ouvert, permettant une vue du lac depuis le hall d’entrée. La rampe vitrée permet de voir en bas de la mezzanine sans obstacle. Faut pas avoir le vertige.
Une journée de plomberie
Pose de la plupart des appareil, mais on ne peut tester car la ville ne retrouve pas la valve principale dans le sol gelé sur 6 pieds de profond dans la rue. Je passe une heure au pic et à la pelle. Je fais un feu sur le sol. Rien à faire. On attendra le dégel.
Une journée pour installer les luminaires intérieurs
Une fois tout installé, il reste les 3 luminaires de la partie cathédrale. Il faudra monter un échafaudage intérieur pour mettre ces 3 luminaires, dans laquelle les boites de connexion sont placées à 22 pieds de hauteur depuis le plancher du salon-salle à diner.
Bien que tout semble conventionnel, il y a plusieurs détails qui ont compliqué la réalisation, à commencer par les murs de plus de 16 pouces d’épaisseur (40 cm). En plus, tout le rez-de-chaussée a demandé que les murs intérieurs comportent du contreplaqué de 1/2″ pour contreventer la structure, à cause des dimensions de notre aire ouverte (on doit suivre la partie 4 du CNB). Pour éviter de constamment percer le contreplaqué, on a fait une cavité de service avec des fourrures placées sur le contreplaqué, et le gypse a été cloué sur les fourrures. Il y a donc un espace entre le gypse et le contreplaqué pour passer les fils ou des conduits d’eau.
Il n’y a pas de polythène dans les murs, sauf dans le garage, pour isoler le garage de la maison contre les émanations de monoxyde de carbone. Il y a aussi du contreplaqué au centre des murs, qui agit comme pare-air (voir article technique sur le sujet). Mais entre le plafond et le comble de toit, il y a une membrane intello intelligente qui respire dans les deux directions. Elle doit être complètement étanche à l’air donc elle est collée aux murs par une colle spéciale, et tous les joints sont scellés par un ruban très collant !!! J’avais averti les électriciens et plombiers qu’il ne faut pas percer cette membrane, elle-même taquée dans des fourrures de 3/4″. Mais, comme mentionné dans l’article http://nous-avons-reussi-critere-passivhaus-a-letancheite-a-lair-atteint, ils n’ont pas l’habitude de prendre autant de soins. Donc une particularité de notre genre de maison, c’est le soin que tous les corps de métier doivent apporter à l’étanchéité de l’enveloppe. Il faut surveiller tous les travaux constamment. Une inspection n’est souvent pas suffisante, car le genre de défaut mentionné ne se voit pas (visses qui percent les membranes).
À part cela, le système de ventilation a des exigences spéciales, car la maison est très hermétique. Nous n’avons pas un système de conduit central avec embranchements secondaires, mais un système de ventilation à échangeur d’air haute performance (pour être certifié passivhaus), avec ensuite un conduit par chambre ou pièce qui sera ventilée (pression positive), et un conduit de retour par pièce qui sera un retour d’air (salles de bain ou buanderie, cuisine dans notre cas spécial). Chaque tuyau doit avoir tous ses joints scellés avec du ruban certifié, autant en longueur qu’aux branchements. Pour la cuisine, nous ne pouvons pas renvoyer le hotte de poêle dans notre système de ventilation, car il y a trop de graisse et polluants qui finiraient par encrasser nos filtres. (Nous voulions des filtres HEPA, les plus performants, mais notre modèle de ventilateur ne supporte que les MERV 13. Au moins, les recommandations pour diminuer les risques de propagation du COVID sont d’avoir un filtre MERV 13 ou plus ou HEPA, donc c’est tout de même assez bon).
Nous avons donc, dans la cuisine, une hotte de poêle qui devrait, selon le code, rejeter à l’extérieur, ce qui est un non sens alors qu’on exige maintenant des maisons de plus en plus étanche. Dans notre cas, on mettrait la maison en pression négative. Il faudrait avoir un appareil pour entrer de l’air extérieur (très froid en hiver), couplé à la hotte, pour compenser. Soit on entre de l’air froid, soit on doit préchauffer cet air. Nous avons plutôt choisi un modèle à recirculation(l’air est rejeté à l’intérieur), filtres à graisse mécaniques et au charbon, mais en plus un filtre plasma, plus connu en Europe. C’est beaucoup plus efficace que la petite hotte Broan d’appartement d’étudiant de notre bon vieux temps. Il reste peu de polluant qui sont rejetés dans la cuisine, mais il y aura de l’humidité. Nous avons donc un conduit d’extraction d’air de notre système de ventilation, éloigné de la hotte de poêle mais localisé dans la cuisine, avec une grille de capture des graisses résiduelles, qui va ramener l’air humide vers notre extracteur d’air échangeur de chaleur. Cela devrait être une bonne solution.
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